Décembre 1989 - Janvier 1990
Pour inscrire une nouvelle fois mon nom dans le livre Guinness des records, je tente un pari fou : traverser le Sahara en moissonneuse-batteuse.
Je
récupère chez un cousin agriculteur, une CLAAS Mercator. L'engin est en
piteux état mais le moteur, un Ford 6 cylindres, ronronne comme un chat.
Le constructeur CLAAS n'hésite pas à me donner un lot de pièces détachées
; durites, fusées de roues, courroies, etc…
Après plusieurs jours de travail, la machine a fière allure.
Le 27 décembre 1989, je pars d'Orléans au volant de ma moissonneuse, en compagnie de mon copain Denis GUILLOTIN qui me suit avec son 50 M 40. Nous roulons toute la nuit, pour éviter les embouteillages et les gendarmes … !!!
Après Roanne, dans le col du Pin-Bouchain, 1ère crevaison et nouvelle visite chez notre mécanicien fétiche de Pontcharra-sur-Turdine. Embarquement à Marseille pour Alger. Notre curieux convoi sort du port d'Alger après avoir expédié rapidement les formalités douanières, sous l'œil médusé des Algérois.
Dans
les gorges de la Chiffa, le vent et la neige sont au rendez-vous.
A Laghouat, pénurie de gazole : 3 jours d'arrêt ; une fois reparti, re-crevaison
d'une roue arrière de la moiss'bat', deuxième d'une longue série (12 en
tout), le périple se poursuit à la moyenne de 300 km par jour.
A Adrar, chez notre copain Brahim, deux journées seront nécessaires à la
remise en état du matériel, avant d'affronter le désert.
Très cassants les premiers 100 km. Dur, sans suspensions !!!
Sur le sable, la consommation passe du simple au double (50 l au 100 pour
la moissonneuse).
Le tropique du Cancer est passé. A Bidon V, l'expédition se joint au camion-citerne
qui va ravitailler le poste frontière algérien, en manque de carburant depuis
10 jours. 70 véhicules, touristes, routiers, attendent le précieux liquide,
vendu 3 F le litre ; au Mali, il se négociera à 10 F. C'est le désert et
son immensité. 6 jours sans soucis, à 20 km/h de moyenne.
Inutile de décrire l'étonnement de la population de Bordj-Moktar qui n'a
jamais vu un pareil engin.
Le Mali et Tessalit, terme de l'expédition, le petit village malien reçoit en cadeau sa première moissonneuse-batteuse. Le moteur Ford fera tourner une pompe à eau. Pari tenu ! Le tracteur devait gagner Bamako, hélas ! une bielle coulée non loin de Gao en a décidé autrement.
La traversé du Sahara en quelques chiffres :
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